DEVENIR MÉCÈNE

Nuit de fête dans les jardins du Roi-Soleil

Institut de France - 29 août 2022

Dans la première moitié de son règne, Louis XIV est un monarque brillant, victorieux à la guerre comme à la cour. Attirant à Versailles l’aristocratie du royaume tandis que le château est encore en chantier, il lui offre en ses jardins de fastueux divertissements. Maître des arts et des plaisirs, à tout moment au centre des regards, le roi accapare les meilleurs talents, tels Molière et Lully, et entend éblouir la cour pour mieux imposer un pouvoir qu’il veut absolu.

La critique n’est pas absente dans les rangs des invités, mais la propagande royale est la plus forte. Les divertissements de Versailles donnent lieu à de luxueuses publications appelées livres de fête, qui diffusent dans toute l’Europe le récit des réjouissances et l’image glorieuse du monarque en jeune roi-soleil. La bibliothèque Mazarine et la bibliothèque de l’Institut conservent plusieurs exemplaires de ces imposants volumes ornés de splendides estampes. Numérisées et animées, ces images gravées ont donné naissance au film Nuit de fête dans les jardins du Roi-Soleil, qui met en scène les festivités du 18 juillet 1668. Au fil d’une nuit de délices et de surprises, entre émerveillement et violence, se dévoilent les enjeux politiques, sociaux et esthétiques de ce règne majeur.

La fiche pédagogique du film propose des pistes d’analyse pour chaque séquence, en abordant différents aspects de l’absolutisme culturel propre aux fêtes versaillaises :

Note sur l’écriture et la réalisation du film

Le scénario suit les récits de la fête que rédigèrent André Félibien, Madeleine de Scudéry, Jean de La Fontaine, le marquis de St-Maurice et l’abbé de Montigny, textes référencés par le centre de recherches du Château de Versailles. Il en reprend de larges extraits, notamment pour les voix des personnages : la jeune dame interprétée par Claire de La Rüe du Can, de la Comédie française et l’ambassadeur par Clément Bresson, de la Comédie française. La voix de la narratrice est celle de Muriel Mayette-Holtz, membre de l’Institut (Académie des beaux-arts). Enfin, attention, la réplique de Molière jouant George Dandin dans la séquence de la comédie-ballet est forgée, ce n’est pas un extrait de la pièce. Elle est prononcée par Hugues de la Salle.

Près de quatre-vingts gravures datant du règne de Louis XIV ont été animées pour les besoins du film. Elles sont l’œuvre d’artistes renommés en leur temps, tels Jean Lepautre, Israel Silvestre, A. F. Van der Meulen, Adam Pérelle, Jean Bérain, Sébastien Leclerc, Gilles Rousselet… Les exemplaires utilisés sont conservés pour l’essentiel à la bibliothèque Mazarine, à la bibliothèque de l’Institut et à la Bibliothèque nationale de France.

 

Galerie

 

Sélection bibliographique

  • François Lebrun, 2007, Louis XIV, le roi de gloire, Paris, Gallimard (coll. « Découvertes Gallimard »).
  • Élisabeth Caude, Jérôme de La Gorce et Béatrix Saule (dir.), 2016, Fêtes et divertissements à la cour, catalogue d’exposition, Paris, Gallimard / Château de Versailles.
  • Institut national d’histoire de l’art, 2010, Chroniques de l’éphémère : le livre de fête dans la collection Jacques Doucet, Paris, INHA.
  • Rémi Mathis, Vanessa Selbach et alii (dir.), 2015, Images du Grand Siècle. L’estampe française au temps de Louis XIV (1660-1715), catalogue d’exposition, Paris, Bibliothèque nationale de France.
  • Alexandre Gady, 2011, Versailles, la fabrique d’un chef-d’œuvre, Château de Versailles / éditions du Passage.
  • Mathieu Da Vinha et Raphaël Masson, 2015, Versailles : histoire, dictionnaire et anthologie, Paris, Robert Laffont.

Retrouvez le Grand Divertissement royal du 16 juillet 1668 sur le site du château de Versailles.

 

 

 

 

 

Retour en haut