Faire un don

De la tablette d’argile à la tablette numérique : lire et écrire

L'Édito

Je mesure combien notre mission est cruciale et singulière. Nous ne nous prenons pas pour une institution inclassable ou supérieure, une tour d’ivoire jouissant d’un statut que d’aucuns jugent démodé.


Nous formons, dans nos spécificités, un lieu ouvert où peuvent s’exercer librement les travaux scientifiques, littéraires et artistiques, au service de tous.

C’est en cela que nous sommes une institution républicaine. C’est en cela que la France montre, en nous plaçant sous la protection du chef de l’État, qu’elle est fidèle à elle-même : une grande nation qui garantit la liberté de pensée, de création et de recherche, en dehors des querelles partisanes. Nous voulons scrupuleusement honorer cette confiance que la France nous a accordée.

Tel est bien notre engagement fondateur, celui que Boissy d’Anglas formula dans son discours – certes emphatique mais visionnaire – à la Convention nationale, le 23 juin 1795 : « Nous proposons de créer un Institut national [qui] honore non seulement la France seule, mais l’humanité toute entière, en l’étonnant par le spectacle de sa puissance et le développement de sa force. »

le-edito

Toutes les conditions sont reunies pour poursuivre et reussir ce projet magnifique, grace a la volonte partagee et a la salutaire concorde de nos six entites (Academies et Institut).

À ma place, désormais, j’y concourrai de toute mon énergie, habité par la conviction que la culture et le savoir font prospérer l’unité, la force et la grandeur d’une nation.

Je mesure combien notre mission est cruciale et singulière. Nous ne nous prenons pas pour une institution inclassable ou supérieure, une tour d’ivoire jouissant d’un statut que d’aucuns jugent démodé.
Nous formons, dans nos spécificités, un lieu ouvert où peuvent s’exercer librement les travaux scientifiques, littéraires et artistiques, au service de tous. C’est en cela que nous sommes une institution républicaine. C’est en cela que la France montre, en nous plaçant sous la protection du chef de l’État, qu’elle est fidèle à elle-même : une grande nation qui garantit la liberté de pensée, de création et de recherche, en dehors des querelles partisanes. Nous voulons scrupuleusement honorer cette confiance que la France nous a accordée. Tel est bien notre engagement fondateur, celui que Boissy d’Anglas formula dans son discours – certes emphatique mais visionnaire – à la Convention nationale, le 23 juin 1795 : « Nous proposons de créer un Institut national [qui] honore non seulement la France seule, mais l’humanité toute entière, en l’étonnant par le spectacle de sa puissance et le développement de sa force. »
xavior-darcos

Xavier Darcos, chancelier de
l’Institut de France 

Lorem ipsum dolor sit amet. Aenean commodo  dolor. Aenean massa. Cum sociis natoque penatibus and magnis dis parturient montes, nascetur ridiculus mus.

Donec quam felis, ultricies nec, pellentesque eu, pretium quis, sem.Lorem ipsum dolor sit amet,  Cum sociis natoque penatibus and magnis dis parturient montes.

L'ACADÉMIE FRANÇAISE
L'ACADÉMIE DES BEAUX ARTS
L'ACADÉMIE DES SCIENCES
L'ACADÉMIE FRANÇAISE
L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
ET BELLES LETTRES
L'ACADÉMIE DES SCIENCES
L'ACADÉMIE DES BEAUX ARTS
L'ACADÉMIE DES SCIENCES
MORALES ET POLITIQUES

1/8 — « Le cunéiforme à la portée de tous en Mésopotamie au début du II° millénaire avant J.C ? »

par Dominique CHARPIN, correspondant de l'Académie des inscriptions et belles-lettres

Écrite en signes cunéiformes, la documentation mésopotamienne présente une longévité impressionnante, de ses débuts vers 3200 avant J.-C., à ses derniers témoignages, en 61 après J.-C. En spécialiste de la civilisation mésopotamienne, Dominique Charpin a retracé l’histoire des tablettes d’argile en nous présentant leur utilisation au cours du temps, et les avantages et les inconvénients de leur matière.

2/8 — « Sois un scribe ! Le lettré au cœur de l'administration pharaonique »

par Pierre TALLET, correspondant de l'Académie des inscriptions et belles-lettres

Grâce à sa maîtrise d’une écriture complexe, le scribe fut indispensable à l’organisation des grands travaux et des chantiers de l’Égypte antique. Il avait conscience de son importance au sein de la structure pharaonique et n’hésitait pas à le faire savoir.

3/8 — « Fluctuat nec mergitur, les aventures des livres du sultan Mulay Zaydan »

par François DÉROCHE, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres

Cette conférence narre l’histoire mouvementée de la bibliothèque constituée principalement par deux sultans du Maroc, Ahmed al-Mansour (sultan de 1578 à 1603) et son fils Mulay Zaydan (sultan de 1603 à 1627). Après avoir retracé le contexte historique dans lequel Ahmed al-Mansour, de la dynastie saadienne, parvint au pouvoir après la bataille des Trois Rois, l’orateur montre combien les deux sultans bibliophiles valorisèrent l’acquisition, la lecture et la conservation de leurs manuscrits. Mais Mulay Zaydan perdit ses précieux volumes après les avoir confiés à un vaisseau français, qui fut ensuite capturé par les Espagnols. Ses 4000 manuscrits furent déposés à l’Escorial à Madrid où il sont toujours conservés depuis.

4/8 — « Lire, interpréter, traduire »

par Barbara CASSIN, de l'Académie française

En philologue, Barbara Cassin explique que l’art de la traduction « repose sur le fait de la non compréhension » et prend nécessairement du temps : « Je rampe dans la métrique grecque avec l’acribie d’une limace myope », écrivait Nietzsche à propos de son travail de traducteur. À partir d’un choix entre deux traductions d’une phrase de Parménide, elle montre en quoi deux langues ne sont jamais superposables et comment la transposition d’un texte d’une langue à une autre engage une certaine façon de comprendre. C’est dans ces difficultés et ces failles que surgit le déploiement de tous les sens possibles. Les deux projets qu’elle porte, Maisons de la sagesse – traduire et le Dictionnaire des intraduisibles s’arrêtent précisément sur ces difficultés qui surgissent aussi quand nous rencontrons des personnes parlant une autre langue, et que l’on devrait enseigner à l’intelligence artificielle, pour l’augmenter de nos « savoirs troués ».

5/8 — « L’invention de l’imprimerie : hésitations, incertitudes et succès techniques »

par Yann SORDET, Directeur des bibliothèques Mazarine et de l'Institut de France

L’apparition de l’imprimerie, au milieu du XVᵉ siècle, a d’emblée été perçue comme une rupture historique, aux multiples répercussions, intellectuelles, spirituelles et sociales. Comme toutes les mutations profondes que connaît l’histoire longue de la culture de l’écrit, et notamment comme la révolution numérique à notre époque, elle a autant enthousiasmé qu’inquiété. Yann Sordet adopte une approche technique pour mieux cerner l’état des connaissances actuelles sur le sujet en s’intéressant à la technique typographique, à la presse à bras à deux coups et à la capacité à produire conjointement texte et image. 

6/8 — « L’aventure des textes et la vie des livres : la lecture au Moyen Âge »

par Pascale BOURGAIN, correspondante de l’Académie des inscriptions et belles-lettres

Contrairement à une idée reçue qui veut que la lecture a reculé au Moyen Âge par rapport à l’Antiquité, elle est restée au contraire essentielle en Occident à la période médiévale. En témoigne notamment le grand nombre de livres conservés. Certes, tout le monde ne lisait pas. Mais si l’on se réfère à l’étymologie du mot « lire » en latin, qui signifie « cueillir » et récolter des pensées pour construire la sienne, force est de constater que la proportion des lecteurs au Moyen Âge n’est peut-être pas différente de nos jours, quand si peu d’entre nous se servent de la lecture et de l’écriture pour vivre pleinement.

7/8 — « Les livres interdits »

par Jean-Yves MOLLIER, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en Yvelines

Cette conférence retrace l’histoire de la censure, depuis le début de l’imprimerie au XVᵉ siècle en Europe jusqu’à aujourd’hui. L’interdiction des livres est une menace permanente qui perdure jusqu’au XXIᵉ siècle. La censure ne meurt jamais. Elle adopte différentes formes au cours des siècles, de la congrégation de l’Index dans l’Europe de la Contre-réforme aux formes plus insidieuses d’aujourd’hui : la concentration des maisons d’édition et l’émergence de groupes de pression puissants. Le seul parti à prendre est de miser sur l’intelligence du lecteur. C’est en lisant les œuvres du passé, et précisément celles qui charrient des positions radicalement opposées aux nôtres, que l’humanité peut espérer se libérer de ses préjugés. 

8/8 — « Lire et écrire au temps des algorithmes »

Serge ABITEBOUL, membre de l'Académie des sciences

Serge Abiteboul, informaticien, membre de l’Académie des sciences, membre du collège de l’ARCEP et chercheur à l’INRIA porte un regard confiant sur les transformations protéiformes qu’ont engendrées le monde numérique et les outils informatiques. Ces avancées sont positives, notamment parce qu’elles rendent, quasiment, toutes les connaissances accessibles à tous. Nos usages de l’écriture en sont plus bouleversés encore que nos pratiques de lecture : publication, écriture collaborative et générative… Mais ces formidables révolutions engagent de nombreuses responsabilités : choisir ce que nous lisons et ce que nous partageons comme contenus, participer puisque la modération est un engagement de tous… Dans ce nouveau monde, il faut sans doute réapprendre à lire et à écrire en exerçant constamment son esprit critique. 

Retour en haut