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Léonard de Vinci. Les carnets de l’Institut

Institut de France - 19 septembre 2020

Léonard de Vinci est intimidant. Il l’est par la beauté saisissante des œuvres qu’il nous a laissées, par sa réputation de génie, par l’universalité de ses centres d’intérêt, par le nombre d’études savantes et des commentaires qu’il a suscités et par le mystère qui néanmoins s’attache à son nom.

Dans l’effervescence artistique et intellectuelle de l’Italie du XVe siècle, son excellence est tôt reconnue. Or, qui sont ses contemporains ? Ghirlandaio, Pérugin, Botticelli, ses collègues de jeunesse dans l’atelier de Verrochio, le maître aux multiples talents, Michel Ange, Raphaël, le cadet qu’il contribuera à former, bien d’autres encore, peintres, architectes, ingénieurs, orfèvres… conjuguant souvent tous les savoirs et tous les talents. Léonard est bien l’homme de la Renaissance.

Ses manuscrits, qui mêlent dessins et notes rédigées en écriture inversée et dont, espère-t-on, une grande partie reste à découvrir, ne sont pas étrangers à sa renommée. Des milliers de pages, de grand format, ornées de dessins somptueux, d’autres reliées en minuscules carnets, tenant au creux de la main, où le moindre espace est utilisé pour ajouter encore des notes, détaillées ou elliptiques, des croquis, des chiffres, d’émouvantes listes de vocabulaire lorsque, sur le tard, il apprend le latin…

Les douze carnets conservés par la bibliothèque de l’Institut l’attestent : mû par une curiosité et une liberté d’esprit parfaitement accordées avec l’esprit du temps, Léonard scrute le monde, cherche à en saisir les ressorts cachés. D’une écriture appliquée ou hâtive, il y consigne ce qu’il observe, ses inventions, ses interrogations, les “pourquoi”, les “comment” qui construisent, jour après jour, un itinéraire intellectuel hors normes.

“Ouvre l’œil !” lui aurait répété Antonio, son grand-père. L’enfant qui ne savait pas le latin a suivi le conseil.

 

Le dossier propose une rencontre avec Léonard de Vinci par le biais de trois carnets conservés à la bibliothèque de l’Institut, le B, le L et le G. Dans chacun, des groupes de pages ont été sélectionnés pour leur variété et leur qualité esthétique. Ils sont donnés en consultation sous forme de feuilletoirs numériques, enrichis de titres explicatifs et de la traduction en français de certains textes de Léonard.

Les enseignants pourront utiliser trois fiches-élèves conçues pour le niveau lycée, ainsi que la fiche biographique de Léonard de Vinci, en complément de la vidéo introductive ci-dessus. Elles guideront leur incursion dans l’univers complexe et foisonnant du maître. Elles fournissent en outre des liens vers d’autres ressources en ligne.

 

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Sélection bibliographique

  • Daniel Arasse, Léonard de Vinci. Le rythme du monde, Paris, Hazan, 2019 (1e éd. 1997), 447 p.
  • Patrick Boucheron, Léonard et Machiavel, Lagrasse, Verdier, 2008, 152 p.
  • Pascal Brioist, Les Audaces de Léonard de Vinci, Paris, Stock, 2019, 400 p.
  • Carlo Vecce, Léonard de Vinci, traduit de l’italien par Michael Fusaro, Paris, Flammarion, 2001, 407 p.
  • Vincent Delieuvin, Léonard de Vinci en 15 questions, Paris, Hazan, 2019, 84 p.
  • Dossier « Léonard de Vinci, secrets d’un génie », L’Histoire, 2005/6, n°299.
  • Sur les pas de Léonard, web-documentaire interactif en treize épisodes, Centre d’études supérieures sur la Renaissance/Intelligence des patrimoines, en ligne sur renaissance-transmedia-lab.fr
  • Dossier « Léonard de Vinci, ingénieur et savant », Textes et documents pour la classe (TDC), 2008, n° 948.
  • Dossier pédagogique accompagnant l’exposition « Léonard de vinci », musée du Louvre, 2019, en ligne sur louvre.fr.

 Bibliothèques numériques

  • minerva.bibliotheque-institutdefrance.fr : numérisation HD des carnets conservés par la bibliothèque de l’Institut de France, à Paris.
  • codex-atlanticus.it : outil de visualisation interactive du Codex Atlanticus conservé par la Biblioteca Ambrosiana, à Milan.
  • Leonardo interactivo : numérisation HD, transcription et animations autour du codex de Madrid par la Biblioteca nacional, à Madrid.
  • vam.ac.uk : numérisation HD des codex Forster conservés par le Victoria and Albert Museum, à Londres.
  • bl.uk/manuscripts : numérisation HD du codex Arundel conservé par la British Library, à Londres.
  • leonardodigitale.com: numérisation et transcription de l’ensemble des manuscrits de Léonard par la Biblioteca leonardiana, à Vinci.

Note sur les textes

L’écriture de Léonard de Vinci est difficile à lire, tant du point de vue de la graphie que du style. Il usait d’une écriture inversée, dite spéculaire, traçant de droite à gauche des lettres formées en miroir, sans doute parce qu’il était gaucher, peut-être aussi pour rendre ses notes plus difficiles à lire. Dans ses carnets, il utilisait en général la page de droite avant celle de gauche ; il tenait parfois certaines pages à l’envers, ce qui explique que dans le feuilletoir du carnet L, les icônes explicatives ne s’affichent qu’une fois la double page renversée à 180 degrés.

Éditions et traductions employées pour le dossier :

  • Carnets, éd. Pascal Brioist, Paris, Gallimard, 2019, 1656 p. Réédition revue de la seule traduction aujourd’hui disponible en français des écrits léonardiens, publiée par Louise Servicen en 1942.
  • Manoscritti dell’Institut de France, éd. Augusto Marinoni, Florence, Giunti, 1986-1990, 12 vol.
  • The manuscripts of Leonardo da Vinci in the Institut de France, éd. John Venerella, Milano, Castello Sforzesco, 2001-2007, 12 vol.
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