Le Chancelier de l’Institut de France, Xavier Darcos, les Secrétaires perpétuels ainsi que les membres de l’Institut ont la tristesse d’apprendre la disparition de Frédéric Mitterrand, survenue le jeudi 21 mars, à l’âge de 76 ans. Frédéric Mitterrand avait été élu membre de l’Académie des beaux-arts le 24 avril 2019 dans la section de cinéma et audiovisuel au fauteuil précédemment occupé par Jeanne Moreau. Il avait été installé sous la Coupole le 5 février 2020.
Il me disait : « Quand quelqu’un s’approche de moi en me disant ‘Monsieur le ministre’, je me retourne pour voir à qui il s’adresse ». Frédéric Mitterrand, même quand il eut quelque pouvoir, restait habité par le doute et la modestie. Son immense culture s’accompagnait d’une forme de mélancolie aimable. Elles le préservaient des certitudes, des méchancetés et des coteries. Il jugeait tout avec indulgence, humour et bonté. Ce fut aussi un grand ministre, persuadé que la culture est le meilleur moyen d’éviter les sectarismes, la bêtise ordinaire (qu’il dut affronter aussi) et les tensions sociales. Cinéaste, écrivain, homme de télévision, fou d’opéra, il abordait chaque projet avec pudeur, méthode et profondeur. Sa voix litanique imposait l’émotion et semblait sonder les âmes ou dévoiler le secret des destins. À l’Institut de France, il fut un membre actif et amical, s’intéressant à chacun et donnant de son temps, y compris au sein de la Commission administrative centrale. Tout le monde l’aimait. Tout le monde le pleure.
— Xavier Darcos, Chancelier de l’Institut de France
