Le Loup, la Chèvre et le Chevreau









Pistes pédagogiques
- Caractériser en quelques mots le monde décrit dans la fable. Choisir les quatre images qui en montrent le mieux les dangers en attirant l’attention sur la figure du loup, le décor et l’angle choisi pour représenter la scène.
- La vision sombre du poète est adoucie par le recours à l’humour. En relever les traits dans le texte et choisir deux illustrations réalisées sur le même mode. Comparer.
- Commenter la « leçon » en demi-teinte de la fable et choisir les trois images qui se rapportent à la réponse du chevreau. Commenter le sentiment qui s’en dégage et le point de vue choisi par les trois illustrateurs. Qu’apportent-elles à la morale de la fable ?
Choisir le vers que l’on préfère et l’image qui pourrait l’illustrer.

Le Loup, la Chèvre et le Chevreau
La bique allant remplir sa traînante mamelle
Et paître l’herbe nouvelle,
Ferma sa porte au loquet,
Non sans dire à son biquet :
« Gardez-vous sur votre vie
D’ouvrir que l’on ne vous die,
Pour enseigne et mot du guet :
« Foin du loup et de sa race ! »
Comme elle disait ces mots,
Le loup de fortune passe ;
Il les recueille à propos,
Et les garde en sa mémoire.
La bique, comme on peut croire,
N’avait pas vu le glouton.
Dès qu’il la voit partie, il contrefait son ton,
Et d’une voix papelarde
Il demande qu’on ouvre en disant : « Foin du loup ! »,
Et croyant entrer tout d’un coup.
Le biquet soupçonneux par la fente regarde.
« Montrez-moi patte blanche, ou je n’ouvrirai point »,
S’écria-t-il d’abord. (Patte blanche est un point
Chez les loups, comme on sait, rarement en usage.)
Celui-ci, fort surpris d’entendre ce langage,
Comme il était venu s’en retourna chez soi.
Où serait le biquet s’il eût ajouté foi
Au mot du guet, que de fortune
Notre loup avait entendu ?
Deux sûretés valent mieux qu’une,
Et le trop en cela ne fut jamais perdu.