DEVENIR MÉCÈNE

Le Villageois et le Serpent

Il s’agit de la fable XIII du livre VI des Fables choisies, publié en 1668. Le fonds Erhard comprend 29 illustrations de cette fable.

Pistes pédagogiques

 

  • Identifier les quatre images qui se rapportent aux vers 1 à 12 et commenter celle qui vous paraît illustrer le mieux la générosité du villageois.
  • Comment, dans les vers 13 à 17, l’auteur souligne-t-il le caractère maléfique attribué au serpent et comment celui-ci se manifeste-t-il dans les images ?
  • Étudier le bien-fondé du châtiment dans le texte, vers 19 à 26. Comment les illustrateurs en rendent-ils compte ?

Choisir le vers que l’on préfère et l’image qui pourrait l’illustrer.

Le Villageois et le Serpent

 

Ésope conte qu’un Manant
Charitable autant que peu sage
Un jour d’Hiver se promenant
À l’entour de son héritage,
Aperçut un Serpent sur la neige étendu,
Transi, gelé, perclus, immobile rendu,
N’ayant pas à vivre un quart d’heure.
Le Villageois le prend, l’emporte en sa demeure ;
Et sans considérer quel sera le loyer
D’une action de ce mérite,
Il l’étend le long du foyer,
Le réchauffe, le ressuscite.
L’Animal engourdi sent à peine le chaud,
Que l’âme lui revient avecque la colère.
Il lève un peu la tête, et puis siffle aussitôt,
Puis fait un long repli, puis tâche à faire un saut
Contre son Bienfaiteur, son Sauveur, et son Père.
« Ingrat, dit le Manant, voilà donc mon salaire !
Tu mourras. » À ces mots, plein d’un juste courroux
Il vous prend sa cognée, il vous tranche la Bête,
Il fait trois Serpents de deux coups,
Un tronçon, la queue, et la tête.
L’Insecte sautillant cherche à se réunir,
Mais il ne put y parvenir.
Il est bon d’être charitable :
Mais envers qui, c’est là le point.
Quant aux ingrats, il n’en est point
Qui ne meure enfin misérable.

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