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Le Cerf se voyant dans l’eau

Il s’agit de la fable IX du livre VI des Fables choisies, publié en 1668. Le fonds Erhard comprend 42 illustrations de cette fable.

Pistes pédagogiques

 

  • Étudier comment l’auteur fait, dans les vers 1 à 10, un véritable hymne du cerf à lui-même et étudier sa transposition en images.
  • Vers 11 à 20, comment la brusquerie du changement de situation se manifeste-t-elle dans le texte et dans les illustrations ?
  • De quels défauts la morale de cette fable nous invite-t-elle à nous méfier et quelles images vous paraissent illlustrer le mieux son conseil ?

Choisir le vers que l’on préfère et l’image qui pourrait l’illustrer.

 

Le Cerf se voyant dans l’eau

 

Dans le cristal d’une Fontaine
Un Cerf se mirant autrefois,
Louait la beauté de son bois,
Et ne pouvait qu’avecque peine
Souffrir ses jambes de fuseaux,
Dont il voyait l’objet se perdre dans les eaux.
« Quelle proportion de mes pieds à ma tête !
Disait-il en voyant leur ombre avec douleur :
Des taillis les plus hauts mon front atteint le faîte ;
Mes pieds ne me font point d’honneur. »
Tout en parlant de la sorte,
Un Limier le fait partir ;
Il tâche à se garantir ;
Dans les Forêts il s’emporte.
Son bois, dommageable ornement,
L’arrêtant à chaque moment,
Nuit à l’office que lui rendent
Ses pieds, de qui ses jours dépendent.
Il se dédit alors, et maudit les présents
Que le Ciel lui fait tous les ans.

Nous faisons cas du Beau, nous méprisons l’Utile ;
Et le Beau souvent nous détruit.
Ce Cerf blâme ses pieds qui le rendent agile ;
Il estime un bois qui lui nuit.

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