DEVENIR MÉCÈNE

L’ineffaçable souvenir de Rome

C’est en mars 1791 que Charles Percier se résout à revenir en France. Sa pension a pris fin, Fontaine est rentré à Paris l’année précédente et la situation des Français à Rome devient tendue du fait de la Révolution qui bat son plein de l’autre côté des Alpes. Charles ne manifeste d’ailleurs aucun parti pris à cet égard. Il prend la route sans précipitation, traversant Rimini, Venise, Turin, Bologne et Gênes, s’arrêtant à tout instant pour dessiner bâtiments, décors et panoramas, seulement attentif à son art. Le choc du retour dans la capitale est sévère. La commande royale et aristocratique est interrompue, la situation politique incertaine. En novembre, il écrit à son ami John Flaxman : « Je suis à Paris depuis deux mois et demi un peu étourdi à la vérité, souvent contrarié et regrettant sans cesse ma belle sublime Rome. (…) Adieu, belle Italie, non ti vedro mai più, queste parole sono terribile per me ! ».

De fait, Charles Percier ne retourna jamais en Italie. Pris par ses chantiers et ses multiples responsabilités, il n’en trouva sans doute pas le temps mais ne cessa de regretter la péninsule, qu’il considéra toujours comme un modèle indépassable. Son italianisme viscéral se lit jusque dans ses vignettes illustrant les Fables de La Fontaine, où il place Perette et son pot au lait dans un décor inspiré de la via Flaminia. Au moins maintint-il des liens durables avec des camarades de l’Académie de France à Rome, fondant avec eux un cénacle, la Société du Duodi, où l’on évitait les sujets politiques pour discuter d’art… en italien !

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