Une vocation culturelle
La Fondation Gisèle Tissier-Grandpierre-Institut de France a pour objet l’entretien, la restauration, la mise en valeur des instruments de musique anciens et des collections diverses (objets et mobiliers) de la donatrice et des œuvres de Paul Tissier, légués à l’Institut de France, et de promouvoir toute activité culturelle en rapport avec ces instruments et ces collections, en dépôt au Palais Lascaris à Nice, en attribuant des prix, des aides, bourses et subventions.
Les lauréates des Prix 2021 et 2022 du Prix Tissier-Grandpierre, Mme Anaïs Gaudemard (Prix 2021) et Mme Constance Luzzati, (Prix 2022) ont reçu leur prix des mains du Chancelier Xavier Darcos au sein de l’Hôtel Pereire de la Fondation Simone et Cino Del Duca, à Paris le 19 septembre dernier, en présence d’Edith Canat de Chizy, membre du jury et membre de l’Académie des beaux-arts.
Si Simone Del Duca est notre hôte, la fondatrice qui nous rassemble ce soir est Gisèle Tissier-Grandpierre. Née Grandpierre, elle formait avec son mari Paul Tissier un couple d’esthètes haut en couleurs sur la côte d’Azur des années folles. Très réputés pour leur goût des arts et de la fantaisie, ils y organisèrent des « Fêtes d’Art » exceptionnelles, conçues comme un art total, et qui réunissaient des invités de renom. On raconte qu’Henri Matisse dîna à leur table.
Gisèle était aussi une harpiste chevronnée. Premier prix de harpe du Conservatoire National de Paris à quatorze ans, elle devint l’élève et l’amie de Gabriel Fauré ; son père finança un petit orchestre pour elle et ses sœurs, également musiciennes, et ce fut dans le salon de musique des Grandpierre, vers 1912, qu’elle rencontra son futur époux, architecte tout juste diplômé et aquarelliste prometteur.
Avec lui, elle rassemble une importante et précieuse collection d’instruments de musique anciens, qu’elle lègue à l’Institut de France. Classée au titre des monuments historiques, elle est conservée aujourd’hui au palais Lascaris, fameux palais baroque de Nice, ville dans laquelle Gisèle Tisser-Grandpierre acheva sa vie. Elle légua aussi à l’Institut quelques biens et revenus qui permettent de remettre prix et bourses. Le prix que nous remettons aujourd’hui en son nom met la harpe à l’honneur. Il récompense un ou une harpiste, français ou étranger, dont la carrière mérite d’être encouragée et reconnue. Ce prix veut d’abord donner reconnaissance et honneur au parcours d’une vie.
Xavier Darcos, Chancelier de l’Institut de France
