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Lettre de l’Institut de France

Institut de France - 12 février 2024

À l’Institut de France, tous les savoirs se mêlent et se font écho, selon la haute ambition que la loi Daunou lui fixa il y a plus de deux siècles : rassembler, dans un dialogue permanent, les lettres, les sciences et les arts et prendre le parti de l’ouverture, loin de l’entre-soi.

C’est ce qui a conduit le ministère de la Culture à nous confirmer sa confiance en nous renouvelant la mission des commémorations nationales, France Mémoire, preuve que le travail accompli a largement porté ses fruits. À notre image, son conseil scientifique se compose des membres des cinq académies et nous sommes fiers que Pascal Ory, mon cher confrère de l’Académie française, ait pris depuis le 1er janvier les rênes de sa direction scientifique.

C’est aussi à notre image que fut la Nuit de la lecture, samedi 20 janvier, sous la Coupole. Des membres de l’Institut issus de chaque compagnie ont déclamé en langue originale des textes de leur choix. En une symphonie cosmopolite se répondaient l’anglais, l’espagnol, le chinois, le japonais, l’ukrainien, mais aussi nos langues anciennes, le latin et le grec. La salle fut comble et le public enthousiaste.

Signe de cette marche à l’unisson encore, les cinq académies renouvellent chacune leur bureau au mois de janvier : deux membres élus assistent les Secrétaires perpétuels pour l’année en cours. Mais notre vie académique commune repose sur l’engagement de chacun de nos membres.

Cet hiver a été endeuillé par le départ de Jean-François Bach, Secrétaire perpétuel honoraire de l’Académie des sciences. Mais d’autres ont pris la relève. Nous nous sommes réjouis notamment de l’arrivée de deux consœurs, Dominique Senequier, à l’Académie des sciences morales et politiques, première femme de la section Économie politique, Statistique et Finances, qui a été installée sous la Coupole au fauteuil de Bertrand Collomb, et Valérie Belin, élue membre de l’Académie des beaux-arts dans la section Photographie.

Cet esprit confraternel, renouvelé à travers les siècles, perpétue notre assise et notre légitimité originelles. Ici, le métissage des savoirs fait émerger un regard clairvoyant et, je l’espère, bienveillant, loin des éphémères soubresauts de l’arène médiatique.


 

 Xavier Darcos

Chancelier de l’Institut de France

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