Le mot du chancelier
La fin de l’automne à l’Institut de France voit se succéder les rentrées solennelles de chacune des cinq académies. Avant leurs sessions nouvelles, l’Académie française, l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’Académie des sciences, l’Académie des beaux-arts et l’Académie des sciences morales et politiques prennent chacune le temps de clore l’année académique écoulée et d’en établir le bilan. Ces usages communs sont des ferments d’unité puissants, malgré quelques différences de protocoles, rappelant leur irréductible singularité.
Au son des tambours de la garde républicaine, les académiciens, revêtus de l’habit vert et épée au côté, descendent les marches qui mènent sous la Coupole. Sabre au clair, la République salue la science et les arts. Ainsi s’ouvrent ces séances annuelles, qui rendent hommage aux membres disparus et remettent prix et médailles.
Nous sommes fiers de maintenir ces traditions qui n’ont rien de désuet. Elles sont porteuses d’une mémoire qui dépasse nos vies ordinaires, elles transmettent des valeurs essentielles à notre république : l’indépendance du savoir et de la création, leur force émancipatrice et l’importance de reconnaître le mérite et le talent.
À l’Institut la force des rites ne fige pas, elle rappelle que pensée et culture insufflent la vie, qu’elles nourrissent le présent et préparent l’avenir. C’est pourquoi les portes de notre palais s’ouvrent largement sur la cité. Ces dernières semaines, les deux cycles de nos conférences ont fait salle comble, nos bibliothèques ont inauguré une exposition consacrée aux collections botaniques de Benjamin Delessert et notre Coupole a accueilli un large et jeune public venu écouter Emmanuel Guibert, membre de l’Académie des beaux-arts, et Marc Boutavant présenter leur bande dessinée Ariol.
Enfin, sous l’impulsion notamment d’Étienne Ghys, Secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, de nombreux académiciens et autres spécialistes de différentes disciplines ont pris la parole sur Canal Académies pour évoquer cet « effrayant génie » que fut Blaise Pascal, né il y a 400 ans, comme le rappelait France Mémoire.