DEVENIR MÉCÈNE

La Lettre de l’Institut de France du mois d’avril 2022

Institut de France - 9 mai 2022

Le mot du chancelier

« Le vieil hiver fait place au printemps ; La nature s’est rajeunie ; Des cieux la coupole infinie Laisse pleuvoir mille feux éclatants ». Ainsi commence le livret qu’Hector Berlioz écrivit pour sa Damnation de Faust. Et bientôt, Faust chante : « Mais d’un éclat guerrier les campagnes se parent. […] » Chacun connaît la suite : les cantiques de Pâques se font entendre en vain, l’alchimiste se damne par le pacte faustien, et le malheur l’emporte sur l’espoir du printemps. Si les feux éclatants qui peuvent rayonner sous notre coupole ont un projet, une utilité, une vocation, c’est de fournir inlassablement l’antidote au poison de tous les pactes faustiens, et de soutenir les victimes des dévoiements de l’esprit. Les occasions n’ont pas manqué à l’Institut au cours des dernières semaines. L’accueil de jeunes élèves ukrainiens, tous les samedis au palais de l’Institut, est à cet égard un modèle. Cette réalisation, dont l’initiative première revient à l’Académie des sciences, bénéficie de l’engagement de plusieurs membres des autres académies. Qu’ils en soient tous remerciés. Au-delà de la solidarité que nous devons aux enfants réfugiés qui fuient la barbarie, je vois dans cet accueil par l’Institut de France un puissant symbole et un grand motif de fierté. Une fois encore, la Coupole du Quai Conti est un point de ralliement pour ceux qui font confiance au savoir, à la fraternité et à toutes les valeurs émancipatrices de la culture. C’est en compagnie de ces jeunes, dans notre Cour d’honneur qui a bien mérité son nom, que cette année « le vieil hiver fait place au printemps ».

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