La Lettre de l’Institut de Francede la rentrée
Le mot du chancelier
La rentrée de l’Institut s’est ouverte sous le signe du deuil. Le Président de la République, « protecteur » de notre institution, a rendu un hommage national, mardi 3 octobre, à Hélène Carrère d’Encausse, disparue cet été. Dans le silence recueilli de la cour des Invalides, rompu par l’hymne national et la sonnerie aux morts, les membres de l’Institut, en habits verts, ont salué dans un dernier adieu leur « tsarine », Secrétaire perpétuel de l’Académie française pendant plus de vingt ans.
Malgré son chagrin, l’aînée de nos compagnies a souhaité que la relève soit rapidement assurée. Elle a élu, jeudi 28 septembre, Amin Maalouf, dans une sorte de consensus. Nul doute qu’il saura, comme il l’écrit, « apprivoiser la panthère » de la mondialisation en défendant avec ferveur la langue française et la francophonie, tout en inscrivant son action dans un climat confraternel et interacadémique.
Même attristé, le palais du quai de Conti a connu une rentrée vaillante : les Journées Européennes du patrimoine ont, encore une fois, attiré près de 13 000 visiteurs ; nos Conférences ont recommencé avec deux nouveaux cycles qui font salle comble ; et notre Coupole a plusieurs fois accueilli un vaste public : à l’occasion de la séance « Des clefs pour comprendre » de l’Académie des sciences ; pour la remise du Grand Prix en cinéma et audiovisuel de l’Académie des beaux-arts ; ou lors de la Nuit du droit, à l’initiative de l’Académie des sciences morales et politiques.
Nos portes s’ouvrent de plus en plus largement, signe que l’Institut marche avec son temps. Il poursuit fidèlement la mission que le Directoire lui confia il y a plus de deux siècles : éclairer à l’aune de ses multiples savoirs le monde qui nous entoure, pour que chacun s’y engage avec clairvoyance et raison.