Le mot du chancelier

« Sa Majesté l’Empereur et Roi, nommé membre de cette classe, section de mécanique, le 5 nivôse an VI ». C’est par cette formule, sans doute un peu étrange pour nos contemporains, que Napoléon Bonaparte apparaissait, sous l’Empire, en tête de la liste des membres de la classe des Sciences physiques et mathématiques de l’Institut.
L’histoire de l’Institut commence avec la loi du 3 brumaire an IV (25 octobre 1795) : « Il y a pour toute la République un Institut… ». Trois semaines plus tôt, l’insurrection du 13 Vendémiaire (5 octobre) avait été écrasée par un général corse du nom de Bonaparte. Comptant de nombreux soutiens dans le prestigieux Institut national, il s’y présente lui-même et est élu le 25 décembre 1797, ce dont il tirera une grande fierté. Au Caire, il fonde l’Institut d’Égypte et, une fois au pouvoir à Paris, c’est lui qui, Premier Consul, dote les membres de l’Institut de l’« habit vert ».
En 1803, Bonaparte réforme l’Institut, désormais réorganisé en quatre classes. Celle des sciences morales et politiques, où le maître de la France comptait de nombreux opposants, est opportunément escamotée. En 1805, Napoléon établit l’Institut au Palais Mazarin. Sous l’Empire, les relations sont parfois orageuses entre le Quai Conti et « l’homme à qui nul ne ressembla » (L. Bloy). L’illustre membre de l’Institut est mort il y a tout juste deux siècles, sur une île perdue de l’Atlantique.
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