La Lettre de l’Institut du mois de janvier 2021.
Le mot du chancelier
Pourquoi l’Institut de France, à travers son nouveau service France Mémoire, a-t-il résolument choisi de mettre Pauline Viardot à l’honneur en inscrivant son bicentenaire parmi les dates majeures de 2021 ?
Notre calendrier offre cette année une belle mosaïque de figures contrastées. Au siècle des Lumières, Madame de Pompadour ne fut pas seulement une favorite mais une protectrice pour les artistes et les philosophes. Quelques décennies plus tard, la solaire Rachel annonce la place que tiendront les actrices dans les sociétés du XXᵉ siècle, à l’instar de Simone Signoret, qui aurait eu cent ans cette année. D’autres parcours sont plus scientifiques, comme celui de Madeleine Brès, première femme titulaire du doctorat en médecine, ou de la juriste Suzanne Bastid, dont l’élection à l’Académie des sciences morales et politiques en 1971 ouvre l’Institut aux académiciennes.
Pauline Viardot (1821-1910) cumule les rôles. Pianiste, chanteuse, compositrice, elle réunit autour d’elle toutes les personnalités du monde des arts. Elle brille sur scène. Elle soutient les jeunes talents comme Gounod ou Bizet. D’une famille espagnole, la musicienne vit à Paris puis s’installe à Londres et à Baden-Baden où elle continue d’agir et d’influer. Cette femme incarne l’Europe, celle de la culture partagée. Nous sommes heureux de perpétuer son souvenir en invitant à la redécouvrir et, pourquoi pas, à s’en inspirer.