Le mot du chancelier
« Connaître, reconnaître »
Du physicien à l’historien, du juriste au linguiste, du chef d’orchestre au chef d’entreprise, l’Institut de France est tout entier au service de la connaissance, sous ses formes les plus diverses. Connaissance du monde visible et de l’univers infini ; des arts et des littératures ; des sociétés présentes et passées, proches ou lointaines ; du corps humain et de la médecine… Sur tous ces sujets, le rôle de l’Institut est à la fois de réunir les plus grands savants et de soutenir les recherches les plus prometteuses, grâce à nos fondations. Rien d’utile ne nous est étranger. Cette vocation universelle de l’Institut lui donne une légitimité particulière pour réfléchir aux rapports entre histoire et mémoire, l’une de ses vocations depuis toujours, d’où le nouveau service « France Mémoire » que l’État nous a confié. En tous ces domaines, la connaissance rejoint la reconnaissance, celle par laquelle nous distinguons les projets novateurs, celle surtout que nous devons aux philanthropes. Jean-Pierre Lefoulon fut l’un d’eux. Il nous a quittés le 2 février dans sa 89ᵉ année. Son visage nous était familier, car il se rendait souvent quai Conti, accompagné de son épouse. En 2000, ils avaient décidé de créer leur fondation familiale, baptisée Lefoulon-Delalande. Jean-Pierre Lefoulon fut un authentique philanthrope, animé d’une bienveillante et généreuse passion pour autrui. La Fondation Lefoulon-Delalande-Institut de France est un modèle : elle remet chaque année un Grand Prix scientifique, largement doté, et elle soutient la recherche biomédicale dans le domaine cardio-vasculaire, et en faveur des enfants malades. En saluant la mémoire de ce bienfaiteur exceptionnel, nous redisons notre idéal académique : relier science et conscience, connaissance et reconnaissance.
Xavier Darcos Chancelier de l’Institut de France