Maison-atelier de Jean Lurçat
La maison-atelier de Jean Lurçat, incontestable chef-d’œuvre de modernité
À la suite d’une première donation en 2001, Simone Lurçat, veuve du peintre-cartonnier Jean Lurçat (qui fut membre de l’Institut), a légué en 2008 à l’Académie des beaux-arts la maison-atelier de l’artiste. Ce chef-d’œuvre architectural, situé villa Seurat dans le 14e arrondissement de Paris, a été construit en 1925 par André Lurçat (frère de Jean), membre important du Mouvement moderne d’après-guerre avec Le Corbusier, Perret et Mallet-Stevens. Le legs comprenait également la collection d’œuvres et le fonds d’archives de l’artiste, à charge pour l’Académie de préserver et de faire rayonner son œuvre. Le Prix de bibliophilie Jean Lurçat créé en 2004 par la veuve de l’artiste continue à être décerné chaque année sur les arrérages du legs.
Historique
La maison du peintre, construite en 1925 par son frère l’architecte André Lurçat, dans la cité d’artistes de la villa Seurat dans le XIVe arrondissement, appartient aux chefs-d’œuvre parisiens du Mouvement moderne. Inscrite à l’Inventaire des Monuments Historiques depuis 1975, elle a reçu le label « XXe siècle », et reste le témoignage de la collaboration des 2 frères.
Dans les années 1920, les artistes ne trouvant pas à se loger à Montparnasse trouvèrent dans le quartier du parc Montsouris, alors peu urbanisé, un cadre idyllique aux prix abordables. Ils firent appel aux architectes les plus novateurs comme Le Corbusier, André Lurçat ou Jean-Pelée de Saint Maurice qui transformèrent le quartier. La Villa Seurat demeure aujourd’hui symbolique de ce phénomène de migration artistique.
La Villa Seurat compte pas moins de huit
maisons-ateliers réalisées par André Lurçat entre 1924 et 1928, ainsi que des ateliers réalisés par Auguste Perret ou Jean-Charles Moreux. Elle a attiré les plus grands artistes du XXe siècle : Dali, Derain, Antonin Artaut, Samuel Beckett ou encore Henry Miller, qui écrivit Tropique du Cancer au numéro 18.
La maison-atelier de Jean Lurçat a été conservée dans son état d’origine, avec le décor et le mobilier de son propriétaire. Aujourd’hui, un projet de restauration vise à mettre en valeur l’architecture novatrice de la maison et à restituer le lieu de vie et de travail de Jean Lurçat : l’atelier du rez-de-chaussée sera dédié à l’architecture, les chambres deviendront des lieux d’exposition et le séjour abritera mobilier, tapisserie et tableaux, tandis que le second atelier, élevé en 1930, sera restitué dans son état initial.
Particuliers, entreprises, commerçants, artisans… Chacun peut apporter sa participation et devenir acteur de cette sauvegarde, tout en bénéficiant d’une réduction d’impôt. Apportez votre soutien pour sauver ce patrimoine historique !
Jean Lurçat
(1892-1966)
À la fois peintre, poète et illustrateur, Jean Lurçat est un artiste majeur du XXe siècle, notamment célèbre pour avoir ravivé l’art de la tapisserie.
Né dans les Vosges en 1892, Jean Lurçat se forme à l’atelier de Victor Prouvé puis fait son apprentissage auprès du peintre fresquiste Jean-Paul Lafitte. Engagé volontaire pendant la guerre, il compte pendant les années vingt parmi les artistes-peintres les plus importants, tout en restant en marge de l’esthétique contemporaine. En 1936, il fait tisser sa première tapisserie à la manufacture des Gobelins, Les Illusions d’Icare. Il délaisse alors la peinture de chevalet pour la tapisserie de lisse et le langage de la laine, et décide en 1939 de s’installer à Aubusson afin de se consacrer entièrement à l’art de la tapisserie, qu’il s’est donné pour but de faire renaître. Durant la Seconde Guerre mondiale, il retrouve notamment Tristan Tzara dans le maquis et rejoint la presse clandestine de la Résistance. Au retour de la paix, il acquiert une forteresse médiévale, les Tours Saint-Laurent à Saint-Céré, et y déploie de grandes compositions, à l’aide d’assistants venus du monde entier pour s’y former.
Durant sa carrière, Jean Lurçat aura produit des centaines de cartons, ainsi qu’une oeuvre de céramiste conséquente. Elu à l’Académie des beaux-arts le 19 février 1964, il mourra deux ans après à Saint-Paul-de-Vence.
Informations
pratiques
Conditions d'accès
Atelier Lurçat – 4 villa Seurat 75014 Paris
Fondation Jean et Simone Lurçat
Académie des beaux-arts – Institut de France
23 quai de Conti – 75270 Paris Cedex 06
Tél. : 00 33 1 44 41 43 20
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